Hanoi, la cité marchande millénaire
Après un périple aérien de 25 heures et un arrêt de quelques heures au Qatar, pays du luxe et de l’abondance, nous atterrissons finalement à Hanoi. Dès le passage de la frontière, nous comprenons que nous entrons dans un pays communiste et totalitaire. Il va donc falloir remettre nos références en question et garder une certaine ouverture d’esprit. Le premier jour, les rues bondées de deux roues, le bruit des klaxons et les flux incessants de cette circulation incroyablement dense nous donnent le vertige.
Afin d’apprivoiser cette ville dont nous avons entendu tant de bien, nous décidons d’y rester quatre jours entiers. Cette cité millénaire est sillonnée de rues portant le nom des marchandises qui s’y vendent : rue de la soie, rue des forgerons, rue des chaussures…. Les câbles électriques font plier des arbres dont les racines poussent depuis les branches. Le bruit de la circulation se mêle aux cris des marchands. Des hauts parleurs diffusent régulièrement des messages de propagande, principale source d’information pour une grande partie de la population. Nous sommes surpris par ces vendeurs de babioles en plastique qui pianotent sur leurs iPhone dernier cri. Nous apprendrons plus tard qu’un beau téléphone représente l’équivalent de plus d’un mois de salaire et s’est rapidement imposé comme le premier signe ostentatoire d’un certain statut social. L’accès à internet reste cependant contrôlé par le gouvernement, visant particulièrement les blogs et les réseaux sociaux, muselant ainsi la liberté d’expression et surveillant l’accès à l’information.
Dès le deuxième jour, cet immense désordre nous apparait plus organique et fluide. Sur la route, personne ne s’arrête, mais tout le monde s’évite! Dorénavant, nous traversons les rues sans hésiter, se jetant au sein même de la circulation et faisant corps avec le flux incessant de scooters, pousse-pousse à vélo et voitures… La règle de base est simple : il faut avancer à une allure constante et garder la même trajectoire, la circulation s’adapte ensuite à nous! Pendant la journée, nous marchons directement sur la route car les trottoirs sont réservés aux scooters stationnés et aux terrasses de café où les locaux fument du tabac dans de long bongs en bambou. Nous réalisons aussi que ces klaxons qui nous paraissaient, au premier abord, agressifs servent simplement à indiquer sa présence lors d’un dépassement ou d’un changement de voie; en bref, un simple ‘’attention, je suis là’’! Dans les boutiques, nous apprenons l’art de marchander dans le respect du vendeur : tout est négociable! Cependant il faut prendre garde car une proposition trop basse représente une insulte pour le commerçant, tuant ainsi tout espoir de continuer la discussion plus loin! Une autre méthode consiste à prendre exemple sur Daphne qui augmente le prix involontairement, permettant ainsi de clore la transaction rapidement au plus grand contentement des locaux…
Côté bouffe, le pays nous surprend très agréablement. La nourriture vietnamienne est délicieuse, plutôt grasse et très forte en saveur. La sauce soja remplace le sel, les piments forts se substitue au poivre et le vinaigre prend la place du citron pour l’acidité. Le riz se décompose sous autant de formes que le blé en occident… Riz vapeur, riz frit, pouding de riz, rouleaux à la feuille de riz, crêpes au riz, nouilles de riz préparées au wok ou en soupe dont la recette du bouillon délicieux reste jalousement gardée. Le Vietnam est aussi un des principaux exportateurs de café, caractérisé par un arôme puissant et corsé. Il est consommé chaud comme froid, mais traditionnellement sucré au lait concentré!
Côté olfactif, une multitude de nouvelles odeurs nous parviennent : tantôt alléchantes, s’échappant des cuisines de restaurants ou des stands de nourriture de rue, tantôt infâmes à nous lever le cœur, provenant des restes de marchés de viandes et de poissons ou des poubelles pourrissantes sur le bord de la route.
Un ami nous emmène encore plus loin à la rencontre de cette culture si différente de la nôtre. Il nous aide à mieux comprendre cette société centrée sur la famille et dans laquelle la réputation importe bien plus que le salaire. Avec plus de la moitié de sa population âgée de moins de trente ans, le Vietnam connait actuellement un vrai choc intergénérationnel. D’un côté se trouve une ancienne génération conservatrice qui s’est battue pour sa souveraineté contre les Français et les Américains connaissant famines, guerres ainsi qu’un des génocides les plus meurtrier du monde chez son voisin frontalier; de l’autre côté, les jeunes en quête d’émancipation et idéalisant un modèle d’indépendance à l’occidentale refuse les mariages arrangés, la pression familiale et rêve de quitter la maison familiale dans laquelle vivent au moins trois générations et où il est très mal vu de revenir sans une très bonne explication après l’heure du souper.
Les paysages mystiques de la baie d’Halong
Après ces quelques jours au cœur de l’action, nous décidons de quitter la ville et partons à la rencontre de ces paysages karstique qui caractérisent la région. Ces formations calcaires exceptionnelles parsemées de grottes et de rivières souterraines forment des paysages uniques au monde. Les rizières de Tam Coc, aussi appelé la baie d’Halong Terrestre, nous offrent un aperçu spectaculaire des compositions géologiques de la région.
Notre voyage nous mène ensuite à Cat Ba, la plus grande île de la région d’Halong dont les premières traces humaines remontent à plus de 6000 avant notre ère. Principalement recouverte d’un parc national reconnu mondialement pour sa richesse et sa biodiversité, cette île est positionnée stratégiquement face à la mer de Chine. Il n’est donc pas surprenant qu’elle ait constituée au cours des siècles une des principales portes d’entrée du pays. Cachée au pied d’une falaise se trouve l’entrée d’une grotte qui nous amène au cœur de l’histoire de cette guerre terrible menée contre les États-Unis. Un véritable bâtiment militaire est construit au sein de la montagne. C’était le quartier général des dirigeants des forces armées vietnamienne où Ho Chi Minh lui-même vint se retrancher. Cuisines, salles de conférence, dortoirs, salle d’opération, lavoirs, cinéma… Un frisson nous parcourt en pensant à la souffrance et la peur qu’ont connu ces longs couloirs en béton gris et ces pièces sans fenêtre.
Nous poursuivons notre exploration dans une jungle luxuriante jusqu’au point culminant du parc pour voir s’étendre devant nous un paysage accidenté, mystique et enchanteur. Lorsque la brume tombe, nous comprenons alors pourquoi cet endroit est à l’origine de tant de contes et de légendes, des mondes extraordinaires peuplés d’esprits, de génies et de dragons.
Après avoir exploré l’intérieur des terres, nous partons à la découverte de la baie d’Halong avec ces milliers d’ilots inhabités. Seules quelques plages désertes au pied d’immenses falaises de calcaire permettent de mettre pied à terre.
C’est un véritable labyrinthe dans lequel se croisent pêcheurs et touristes venus du monde entier pour admirer la beauté de ce paysage exceptionnel. Protégés contre les intempéries au sein de cette forteresse naturelle, des marchés flottants et cultures de poissons, calmars, perles et autres coquillages se sont organisés au cours des siècles.
Ici encore, lorsque le brouillard tombe, le paysage devient soudainement mystique et surnaturel, et nous nous attendons à tout moment à voir surgir un bateau de pirate des ombres noires et grises dessinées par les montagnes.
Malgré le côté encore sauvage de l’endroit, la région connait actuellement un développement très fort. Sur la côte sud de l’ile de Cat Bat, le bruit des marteaux piqueurs et le balais des bulldozers ne nous surprennent plus. La construction d’un gigantesque complexe touristique incluant hôtels et résidences de luxe, ports de plaisance, restaurants et même un casino apporte un boom économique sans précédent sur l’île. Tout comme Cat Ba, le pays ressemble parfois à un colossal chantier! Le Vietnam connaît une croissance économique à faire pâlir d’envie les pays occidentaux; malheureusement le respect de l’environnement et des populations locales n’est pas forcement encouragé.
Après quelques jours sur la côte, nous continuons maintenant notre périple vers l’extrême nord à la frontière chinoise, dans la région encore sauvage d’Ha Giang, pour découvrir les plus hautes montagnes du pays, leurs routes sinueuses, leurs ethnies locales et leurs rizières en terrasse.
Ms. Hague – I thought if you learned anything at Liberty it was how to be a strong negotiator/haggler? Love the floating village. I’m sure a lot of unusual sea creatures are caught by the fishermen there.
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Wow great pictures. Have fun.
Serge
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Merci,merci… C’est magnifique,on vous suit.Bizzzzzzzz
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Beau début. Merci!
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Thanks for sharing! The photos and descriptions of what you’ve seen are great. And to think, you have only just begun your adventure!
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